Skip to main content

Les objets du quotidien

Article

Les objets du quotidien nous émerveillent peu. En plastique, made in China, fabriqués en des milliers d'exemplaires, comment font ces artistes pour créer de l’art à partir de ces objets ? Comment trouvent-ils de l'artistique dans ces petites choses familières ?

Orhan Pamuk, romancier, a ouvert Le Musée de l’innocence à Istambul. Un musée d'objets du quotidien qui convoque autant l'histoire intime des habitants que celle de la grande Histoire. Ouvert en avril 2012 dans le quartier stambouliote des antiquaires, ce musée est hébergé dans une bâtisse rouge imprégnée de l’atmosphère du roman.

Orhan Pamuk

Pendant près de quinze ans, Orhan Pamuk a écumé les antiquaires d’Istanbul à la recherche d’objets des années 1970, scène de son roman. Les objets ont pu influencer son récit, et inversement, fiction et réalité étant étroitement imbriquées. Chacune des 83 vitrines, une par chapitre, est un épisode quotidien d’Istanbul. On pense notamment aux cent chiens en porcelaine que Kemal a volés l’un après l’autre sur la télévision des parents de Füsun lorsqu’il allait manger chez eux. L’occasion pour le narrateur de se rappeler ces décorations qui ornaient les radios puis les téléviseurs familiaux. Dans une autre vitrine, sont exposées des photographies d’inconnus : il s’agit des clichés que les habitants d’Istanbul agrafaient sur leurs vêtements lors des funérailles d’un être cher.

Il y a comme un air de Proust dans ce roman et dans ce musée qui s’intéressent au lien entre objets et histoires intimes. Orhan Pamuk, comme son personnage, cherche à sauver le passé d’une ville qui évolue à toute vitesse. « Nos vies quotidiennes sont honorables et nos objets doivent être conservés, les détails de nos gestes, de nos mots, de nos odeurs », a clamé l’écrivain lors de la conférence de presse d’ouverture du musée.


MOOPrésentationLa création nous ayant amené à vous parler de ce musée est Le Musée des Objets Ordinaires de Marseille (MOOM) de Christian Carrignon et Katy Deville, Théâtre de Cuisine. Les habitants du quartier de la Belle de Mai étaient invités à confier au Musée un objet ordinaire qui tient dans la main. S'ensuivait un jeu d'écriture, une étiquette sur laquelle commençait le texte Moi, ma grand-mère, elle était... ou Moi, mon grand-père il était... Les objets étaient ainsi reliés à une histoire familiale réelle ou imaginaire secouant le signifiant de l'objet.


Moi, mon grand père, il était daltonien !