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La lecture à voix haute - Le texte partition

Atelier théâtre

  • Photo du livre "10 rendez-vous en compagnie de Pierre Vial" de Danièle Girard - Éd. Anrat

Avant de commencer à apprendre un quelconque texte, avant même de se l’approprier, il faut le lire, le dire. Ceci est-une des façons de travailler l’adresse d’un texte et de faire (ré)sonner sa langue. (…)

Le groupe va s’entraîner à la lecture à voix haute et découvrir d’abord le texte en tant que matériau sonore.


Le travail se fera autour du texte choisi, de préférence à deux personnages pour faciliter l’exercice.


1. Les textes sont distribués aux élèves, après un choix de leur part ou au hasard. Une permutation est possible à chaque nouvelle improvisation.

2. Ces derniers se placent par paires, face à face (assis en lecture à la table, ou debout, prémisse d’action) et s’appliquent à faire résonner les mots pour la première fois, à destination de leur partenaire et aussi bien que pour l’ensemble du groupe (leurs spectateurs), pour une première approche de l’adresse. Dans un rythme volontairement lent, le texte est lu soit réplique par réplique, soit par unité de sens.

3. Quand un binôme est arrivé au bout de son extrait, il passe le relais au duo chargé de l’extrait suivant, qui vient le remplacer sur l’endroit désigné comme espace scénique (devant le tableau…)

Le texte devient alors une partition que l’on déchiffre, avec tout ce que cela suppose :

• Prononcer les mots, oraliser la ponctuation, repérer articulation et syntaxe des phrases…

• Écouter les sonorités, déceler les rythmes, trouver le souffle du texte et faire vibrer autant les mots que les silences. Ne pas chercher par la lecture à proposer ou surtout à imposer un sens implicite.

• Faire sienne cette langue. Découvrir la volupté de (la) dire, de la moduler, de la proférer.

Antoine Vitez affirmait que le travail sur le texte devait révéler « le chant parlait de la langue française ».

La lecture, sans explication aucune, amène à saisir l’étrangeté de la langue utilisée, ses spécificités, ce qui la rend unique.

Les élèves entrent donc dans le texte par des lectures le plus à plat possible (exercice difficile de se dénuer de toute intention). Seule, la partition sonore occupe les esprits. Cette découverte collective est construite pour se vivre dans le plaisir, par une révélation de la langue dans « l’ici et maintenant ». Le groupe, calmement, lentement, se met en empathie avec le texte, apprend à le connaitre/ comprendre au sens sensitif avant de pouvoir l’apprivoiser.



Source : 10 rendez-vous en compagnie de Pierre Vial - Danièle Girard, ANRAT, 2006

Cet ouvrage est une initiation au théâtre dont les multiples pistes permettent d’approcher dans une même séance différentes esthétiques théâtrales. Iels y proposent une série d’exercices d’échauffements, choisis parmi les fondamentaux d’une pratique de jeu (respiration, mémorisation, voix et corps dans l’espace). Sont abordés le jeu bouffon, le récitatif, le chant choral, le jeu réaliste, mais aussi le chœur festif ou tragique.