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Le genre dans l'art

Bibliographie

On pourrait le croire isolé de la société et loin de ses préoccupations. Cependant, l’art s’est toujours saisi des problématiques et des thématiques qui traversaient les sociétés humaines. Depuis les années 70, les questions de genre, d’orientation et d’identité n’ont cessé de prendre de l’ampleur dans le débat public. Comment l’art s’est-il emparé de ce sujet qui touche chacun de nous au plus profond de nous-même ?

La question de l'identité et du genre dans l’art

Le genre est lié à la partie la plus intime de l’être humain : l’identité.

L’identité individuelle est constamment en conflit avec le « moi social », une tension que l’art permet de mettre en évidence – aussi bien en apportant des éléments autobiographiques qu’en reflétant la situation de communautés plus larges ou de la société. Les arts qui mettent en scène (sous n’importe quelle forme) un sujet aussi sensible et intime que l’identité de genre touchent profondément les spectateurs et peuvent les amener à revoir leur vision, leur regard, voire même leur propre identité.

Contrairement au sexe, qui indique si une personne est un homme ou une femme sur le plan biologique, le genre désigne la perception et l’expérience internes du masculin et du féminin ainsi que la construction sociale qui attribue certains comportements au rôle de l’homme ou de la femme. Ces dernières décennies, le genre est devenu un sujet d’actualité pour différentes formes d’expression artistique contemporaine, notamment liées à des mouvements ou des groupes dans leurs efforts visant à se libérer de la culture prépondérante, « dominée par le masculin ».

Dans la littérature dès le XIXe siècle, des auteur·ices ont écrit sur les identités de genre pour s’opposer vivement aux injonctions de genre qu’inflige aux femmes et aux hommes le système patriarcal (Woolf, Sand, Genet, Leduc). Qu’en disent les ouvrages accessibles à la jeunesse ?

 

Sujet majeur de notre époque, l’identité de genre, entre stéréotypes et réalité, rejet et mal-être. Comment l’art s’empare-t-il de cette question complexe, de près ou d’un peu plus loin.

Cinéma

genre 2

Ma vie en rose, Alain Berliner, 1996

Ludovic, 7 ans, et sa famille issue de la classe moyenne s’installent dans une maison de banlieue modèle. Pour s’intégrer à leur voisinage, les parents organisent un barbecue où le jeune garçon se présente déguisé en fille. Face à ce qui est perçu comme une excentricité, le malaise grandit au sein de la famille désemparée et auprès d’un voisinage hostile. Comment lutter contre un petit garçon qui croit être une fille ?

Sorti en 1996, ce film belge est en avance sur son temps et donc les derniers débats concernant le genre et la sexualité.

genre 3

Tomboy, Céline Sciamma, 2011

Laure a 10 ans. Laure est un garçon manqué. Arrivée dans un nouveau quartier, elle fait croire à Lisa et sa bande qu’elle est un garçon. Action ou vérité ? Action. L’été devient un grand terrain de jeu et Laure devient Michael, un garçon comme les autres… suffisamment différent pour attirer l’attention de Lisa qui en tombe amoureuse. Laure profite de sa nouvelle identité comme si la fin de l’été n’allait jamais révéler son troublant secret.

genre 4

Les garçons et Guillaume, à Table !, Guillaume Gallienne, 2013  Existe aussi en livre.

Le premier souvenir que j’ai de ma mère c’est quand j’avais quatre ou cinq ans. Elle nous appelle, mes deux frères et moi, pour le dîner en disant : « Les garçons et Guillaume, à table ! » et la dernière fois que je lui ai parlé au téléphone, elle raccroche en me disant : « Je t’embrasse ma chérie » ; eh bien disons qu’entre ces deux phrases, il y a quelques malentendus.

Cette histoire de Guillaume Gallienne, n’est autre qu’une reprise cinématographique de sa pièce homonyme. Il s’agit là d’une oeuvre autobiographique sur son rapport avec sa mère.

Littérature

genre 5

Frédérique et Frédéric ou cent façons d’être un garçon ou une fille, Virginie Dumont, Michel Boucher, 1996

Frédérique ou cent façons d’être une fille : c’est vraiment casse-pied d’être traitée de garçon manqué parce qu’on ne joue pas à la poupée.
Frédéric ou cent façons d’être un garçon : pas besoin de tout régler à coups de poing, un garçon a aussi le droit d’aimer lire et rêver.

Un beau livre pour les enfants qui tente de casser les préjugés sur les garçons et les filles.

genre 6

Marre du rose, Nathalie Hense, Ilya Green, 2009

Une petite fille n’aime pas le rose, ni les tralalas de princesses, ni les rubans, ni les poupées. Elle adore les insectes, les grues, les dinosaures. Ses parents disent qu’elle est un garçon manqué. Mais qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? Les filles n’auraient-elles pas le droit d’aimer « les trucs de garçon », et vice-versa ?

genre 1

Mon frère, ma princesse, Catherine Zambon, 2012

Alyan est un petit garçon. Pourtant il préférerait être une princesse ou une fée, avoir des cheveux longs et des vêtements roses. Sa mère s’inquiète, son père ne voit rien. À l’école, on se moque de lui, on l’insulte, on le frappe. Il essaie de s’échapper en faisant de la magie, mais ça ne marche pas toujours. Seule sa soeur Nina est consciente de son chagrin. Elle est décidée à le défendre envers et contre tous. Jusqu’où ira-t-elle pour protéger son frère ?

 

Sources

Sortir des cases, Nouvelles Perspectives sur l’art et le genre. Pascale CHARHON. Publié par IETM - Réseau International des Arts du Spectacle, Bruxelles, Avril 2017.

De la notion de genre dans l'art. Edwige BREILLER-TARDY. Le Bec Magazine.

Cet article a vu le jour suite au spectacle Mon frère, ma princesse présenté au Théâtre Massalia en 2016.