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La ville dans la littérature jeunesse

Bibliographie

Immense, effrayante et bruyante ou encore pleine de possibilités, de lumière et de beauté, la ville peut revêtir des costumes bien différents selon les yeux qui la regardent. Au fil des âges, les artistes ont décrit quelques unes des facettes du mystérieux personnage qu'est la Ville. Découvrez-en quelques unes sous la plume d'auteur·ices de la littérature jeunesse.

Petit citadin deviendra grand

La ville, qui nous entoure en permanence, lieu de rencontres et de solitudes, espace remplit d’histoires que nous soupçonnons à peine, terrain de jeux de la poésie et des trames qui s’entremêlent. Voici une petite bibliographie d’œuvres traitants du vaste sujet des villes et de ce qu’elles suggèrent :

 

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  • Sept minutes et demie, Anne BROUILLARD, Thierry MAGNIER, Tête de lard –2002 à partir de 6ans
    Sept minutes et demie est comme un long poème, au-delà des mots et des images. Le soir un vieil homme se retrouve seul devant la page blanche. En sept minutes et demie (le temps nécessaire pour écrire et poster une lettre) il semble se jouer de l’intérieur et de l’extérieur, du sombre et de la lumière, de la pluie et de la chaleur. La pluie, la nuit, le pavé… petit à petit en réponse aux mots, les images construisent à elles seules une histoire. Un temps suspendu avec lequel Anne Brouillard joue, pour mieux imposer son rythme et son silence.

 

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  • Ma rue, Guillaume GUERAUD, Anne VON KARSTEDT ,, Rouergue, Do A do Images –2004 12ans
    Sous l’écriture, la rue prend visage humain (toute de rouge vêtue). Et il est vrai que la rue est un endroit sans autre pareil : elle cache souvent derrière elle des souvenirs, une mémoire. La rue de Guillaume Guéraud est celle des ouvriers, des passants de nulle part, des gens abandonnés. Ici la rue peut tout autant caresser, se révolter ou partir en vacances. A chaque page, trois phrases, pour dire de manière différente, des sentiments contraires, reflets de la rue et du dehors, perception attirante et repoussante. La rue « démarre n’importe où et elle mène partout ».

 

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  • Un petit tour de ville, Collectif, Cécile GEIGER,, Gautier-Languereau – 2000 8ans
    Recueil de poésies modernes autour du thème de la ville. Souvenirs de métro, d’école, de supermarché, de tour Eiffel, en un recueil largement consacré aux poètes contemporains.

 

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  • Ourson et la ville, Anthony BROWNE, Kaléidoscope – 2004 5ans
    Un album paru en Grande-Bretagne en 1992. Après Ourson et les chasseurs, le petit héros inventé par Anthony Browne s’aventure en ville. Grâce à son crayon magique, qui ne le quitte jamais, pourra réinventer l’espace de la ville à sa manière et sauver un pauvre petit chat, jeté dans une camionnette. On retrouve ici tous les thèmes propres à Anthony Browne, entre art et liberté, entre fantaisie et imagination.

 

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  • Dudu, Betty BONE, Thierry Magnier –2005 5ans
    Après un album sur la nuit paru au Rouergue, Betty Bone propose cette fois un grand album pour le compte des éditions Thierry Magnier. Un graphisme qui se veut résolument moderne, presque japonisant, aux angles droits et aux couleurs écarlates. Deux petites filles, cheveux noirs et robes rouges, façon Petit Chaperon rouge, traversent la ville à la recherche de Dudu. Une randonnée à la recherche de leur double ou d’un être qui n’existe pas. L’occasion de découvrir le décor urbain, le métro, le supermarché ou le jardin public. L’occasion, en ce jour d’avril, de percevoir les temps de la ville et son activité. L’intrigue est cependant très brève et les sentiments (qui pourraient être de l’angoisse) presque inexistant. On s’interroge aussi : pourquoi la mère de ces trois petites filles reste-t-elle tranquillement à la maison alors qu’une d’entre elle semble être perdue ? Il reste que les nombreux détails, parfois ludiques (tags, fleurs, abeille ou chat noir), pourra capter l’attention des jeunes lecteurs.

 

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  • Villes en poèmes, Michelle DAUFRESNE, Seuil Jeunesse –2008
    Après une balade en comptines dans des jardins, Michelle Daufresne nous propose une promenade en milieu urbain. Parmi des tours, devant des façades défraîchies, lorsque la ville s’éveille et quand les gens s’activent. Pour illustrer les différentes facettes de la ville, l’auteur cite des poètes, donne quelques définitions ainsi que des poésies de son cru. Les villes ont l’apparence de gros villages. Pas d’ombres menaçantes dans les paysages de Michelle Daufresne, seulement des constructions fragiles, des espaces urbains qui ont leur petit coin de nature, de la couleur et suivent les saisons…comme ailleurs. C’est rassurant et léger comme les matières utilisées pour les illustrations : papiers découpés, tissus collés et aquarelles. Se dégage de l’album un calme équilibré et bienheureux.

 

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  • Tous les vendredis, Dan YACCARINO, Didier Jeunesse –2010 4ans
    Tous les vendredis, l’auteur et son fils accomplissent un rituel : un petit déjeuner dans un café près de chez eux. L’auteur nous prévient en prologue, il n’y a donc pas d’autre suspense que le plaisir du partage par les yeux du petit garçon, entre le moment où ils quittent la maison, Maman, le petit frère et le moment où chacun « y va », c’est-à-dire va travailler de son côté. La complicité père-fils, leur fierté réciproque se révèlent dans le regard attentif qu’ils portent sur les activités de la ville. La simplicité extrême de l’illustration portée par des lignes nettes, par des couleurs franches irradient cette invitation au bonheur.

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  • La rue qui ne se traverse pas, Henri MEUNIER, Régis LEJONC, Editions Notari, L’oiseau sur le rhino / Les hérons –2011 8ans
    Par la verticalité de son format, ce livre annonce à la fois le décor et le thème central de l’histoire qu’il raconte: la hauteur des façades, la profondeur des rues creusent le fossé qui sépare les êtres dans l’univers urbain. Dans un tel contexte, seules les ailes de l’âme et de l’imagination permettent de conjurer la solitude. D’une fenêtre à l’autre, dans un vis-à-vis accentué par le vide de la rue, une fille et un garçon échangent leurs pensées et leurs désirs à travers le vol des moineaux qui vont et viennent d’un bâtiment à l’autre. Leur espace commun est ainsi un royaume imaginaire qui tente de se construire par-dessus les obstacles de la réalité. Leurs regards recomposent une harmonie de couleurs que ne peut détruire la grisaille de la ville.

Pour les ados/ adultes la BD

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  • Le Journal de mon père, Jiro TANIGUCHI – Paris : Casterman, 1999
    Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années. Lors d'une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l'incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents... Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu'il a toujours vu comme un père absent et froid.

 

Cet article a vu le jour suite au spectacle Voyages en ville invisible d’Hervé LELARDOUX, accueilli en 2012 au Théâtre Massalia.

 

Pour aller plus loin :

Lisez cet autre article du centre ressource numérique à propos du sujet La Ville.